Infirmière, infirmier

L'infirmier et l'infirmière libéraux sont des professionnels de santé qui interviennent à domicile ou dans leur cabinet et réalisent des soins aux patients ; ces soins permettent de maintenir les personnes en bonne santé ou de  faire retrouver aux malades une meilleure santé. 

En général

L’infirmière ou l’infirmier est un auxiliaire médical dont la profession réglementée est régie par le décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 du code de la santé  publique. L’infirmière doit être capable d’évaluer l’état de santé d’une personne, de concevoir et définir des projets de soins personnalisés, de les  planifier et mettre en œuvre des traitements.

L’infirmier(e) dispense des soins de nature  préventive, curative, palliative visant à promouvoir, maintenir, et restaurer la santé. Il ou elle contribue à l’éducation à la santé,  à l’accompagnement des personnes ou des groupes dans leur parcours de soins en lien avec leur projet de vie. Ces soins sont dispensés sur prescription médicale ou à son initiative propre.

Dans l’ensemble de ses activités, les infirmier(e)s sont soumis au respect des règles professionnelles et notamment au secret professionnel et exercent en relation avec les autres professionnels du secteur social et médico-social ainsi que  du secteur éducatif.

Pour exercer ce métier, il faut être titulaire du diplôme d’état obtenu à l’issue d’une formation de 3 ans dans un IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers). L’entrée à l’IFSI se fait sur concours et les études alternent une formation pratique et théorique avec validation de modules.

Le diplôme d’état permet à l’infirmier(e) d’exercer dans différents secteurs (hospitalier public ou privé, entreprise, santé mentale, santé scolaire, maisons de retraite, centre de rééducations, armée administration, pompier, libéral  etc...) en France et dans les pays de l’union européenne. Elle peut aussi se spécialiser (puéricultrice, infirmier(e) de bloc, infirmier(e) panseuse, infirmier(e) anesthésiste ou cadre de santé).

L’infirmier(e) libéral(e)

L’infirmier(e) libéral(e) peut exercer sous convention ou pas (ce second cas est très marginal, de l’ordre d’une dizaine à peine en France car les patients ne sont pas remboursés). L’infirmier(e)  qui exerce en libéral peut être remplaçant, collaborateur ou installé.

L’infirmier(e)  remplaçant travaille en remplacement d’un confrère ou d’une consœur titulaire d’un cabinet qui ne travaille pas durant le remplacement (congé, maladie, formation, etc…). Pour cela l’infirmier(e)  doit avoir une expérience professionnelle en service de soins  d’au moins 18 mois et faire enregistrer son diplôme à la délégation territoriale de l’ARS de son lieu de résidence. Ensuite il ou elle doit signer un contrat de remplacement avec l’infirmier(e)  remplacé.

Pour s’installer en tant qu’infirmier(e) libéral(e), il faut justifier d’une expérience professionnelle en établissement de soins ou en tant que remplaçant d’au moins 24 mois, puis se rapprocher de la caisse d’assurance maladie dont dépendra le cabinet pour connaitre les conditions d’installation ; en effet, il existe un zonage qui n’autorise pas de s’installer sur n’importe quel territoire.

Il est possible de s’installer seul ou en groupe  mais il est obligatoire d’avoir un cabinet où recevoir les patients lors de permanences ou sur rendez-vous, au choix de l’infirmier(e). Plusieurs infirmier(e)s peuvent s’associer ; pour ce faire, ils doivent choisir un type d’association et signer entre eux un contrat.

L’infirmier(e) a l’obligation d’assurer la continuité des soins ; il ou elle doit se faire remplacer quand il exerce seul, doit avoir un collaborateur ou une collaboratrice sous contrat ou encore s’arranger avec une collègue d’un autre cabinet pour effectuer la prise en charge de ses patients. Au sein d’un cabinet de groupe, les associés  réalisent un planning pour assurer cette continuité.

Quand toutes les conditions sont réunies et approuvées pour exercer en libéral, il faut s’inscrire à l’URSSAF et à la CARPIMKO (retraite) ; l’infirmier(e) libéral(e) est un chef d’entreprise et doit donc cotiser obligatoirement pour la sécurité sociale et la retraite. De plus, il est vivement conseillé de prendre une assurance perte de ressources en cas d’arrêt de travail suite à une maladie ou un accident.

La grande majorité des soins s’effectuent au domicile du patient qui souvent est en  situation de ne pas pouvoir se déplacer. Les soins effectués sont presque  toujours sur prescription médicale  pour qu’ils soient remboursés par la CPAM, à deux exceptions près, la vaccination antigrippale (à partir de la deuxième année de prise en charge) et la DSI (démarche de soin infirmier qui doit être prescrite par le médecin pour la première). La DSI est réalisée par l’infirmier(e) qui peut lui-même prescrire des actes si il le juge nécessaire, tant qu’ils sont dans son champ propre d’intervention. Il existe une nomenclature des soins remboursables. Certains autres soins non remboursés peuvent être effectués mais le patient doit en être prévenu.

L’infirmier(e)  travaille souvent seul auprès du patient mais en collaboration avec le médecin traitant, le pharmacien, les services d’aide à domicile, les SSIAD, les hôpitaux, les médecins spécialistes, les laboratoires, les services sociaux, les prestataires de services. Il a un important rôle de coordination qui nécessite d’avoir un outil de suivi adapté.

Les infirmier(e)s effectuent tous les soins qui sont dans leur décret de compétence, dès lors que la présence du médecin n’est pas requise.

Les soins les plus courants sont les soins d’hygiène chez des patients très dépendants ou en soins palliatifs quand il n’y pas de structures adaptées (SSIAD par exemple), les  différents types d’injections, les prélèvements veineux, tous les types de pansements (en post opératoires ou  liés à une pathologie chronique), les  différents sondages, les perfusions, les prélèvements et injections sur cathéters veineux  périphériques ou  centraux et sur site implanté, les dialyses péritonéale.

Les infirmiers et les infirmières assurent le suivi des patients de tous âges, de la naissance au 4ème âge,  quelle que soit la pathologie, et notamment de nombreux patients atteints de maladies chroniques.

Les infirmiers et les infirmières ont un rôle important en matière de prévention et dans le domaine social car leur intervention a lieu le plus souvent chez le patient, de manière répétée, ce qui crée entre eux une relation particulière et de confiance ; ils ou elles entrent dans l’intimité du patient et sont amenés à participer, toute proportion gardée, à sa vie de famille et s’adaptent donc à la façon de vivre du patient chez lui.

L'infirmier(e) de pratique avancée (IPA)

La pratique avancée est une nouvelle réponse pour accompagner l’évolution des besoins de santé de la population, notamment ceux liés aux maladies chroniques et au vieillissement. Cette pratique permet aux professionnels infirmiers d’élargir leurs compétences dans le champ clinique.

La Formation

Leur formation est qualifiante et organisée autour d’une première année de tronc commun permettant de poser les bases de l’exercice infirmier en pratique avancée et d’une seconde année centrée sur des enseignements en lien avec une mention choisie.

Pour se former à la pratique avancée l’infirmier doit avoir réalisé au minimum 3 années d’exercice dans sa profession.

L'IPA a un diplôme de grade Master 2 (diplôme état DE IPA). Ce diplôme s'obtient après 2 années d'études universitaires (UFR santé) à l'heure actuelle il existe 4 mentions :

  • Pathologies chroniques stabilisées (PCS)
  • Oncologie-hématologie,
  • Insuffisance rénale et dialyse,
  • Santé mentale et psychiatrie...

Concernant la mention Pathologies chroniques stabilisées, les pathologies concernées sont :

  • Diabète,
  • Insuffisance cardiaque,
  • AOMI,
  • BPCO,
  • Asthme,
  • AVC,
  • Parkinson,
  • Maladie d'Alzheimer ,
  • Épilepsie.

Intervention de l'IPA

L'orientation des patients vers l'IPA est uniquement basée sur l'initiative du médecin généraliste ou du spécialiste. L'IPA agit auprès des patients orientés par le médecin et après recueil du consentement de la personne concernée par ce suivi lors de la consultation initiale.

l'IPA et le médecin sont cosignataires d'un protocole d'organisation qui fixe le cadre de leur collaboration (pathologies, typologie de patient, orientation, limites d'intervention...). Il ne s'agit pas d'une délégation d'actes médicaux,  l'IPA intervient de façon autonome selon son décret de compétences avec engagement de sa responsabilité professionnelle. 

Modalité d'exercice IPA

L'IPA peut exercer en établissement de santé ou en libéral. En exercice libéral le suivi IPA s'organise autour de trois types de consultation :

  • Une consultation initiale unique de présentation du parcours, d'anamnèse et de recueil de consentement du patient,
  • Un bilan initial puis annuel consistant en une consultation longue permettant de bâtir un plan de soins personnalisé,
  • Des consultations de suivi trimestriel

Les interventions IPA sont forfaitaires et facturables par trimestre à la CPAM.

Les missions

L’infirmier de pratique avancée peut renouveler, adapter voire prescrire des traitements ou des examens, assurer une surveillance clinique, mener des actions de prévention ou de dépistage.

Les interventions IPA PCS consistent notamment (sans être exhaustif) :

  • Au dépistage de décompensation des pathologies chroniques (insuffisance cardiaque)
  • Au dépistage et le suivi des complications en lien avec la maladie chronique (diabète, AOMI)
  • Au  suivi thérapeutique du patient : observance et tolérance thérapeutique (ceci peut inclure l'adaptation des thérapeutiques et la prescription de biologie...),
  • Au dépistage et le suivi des facteurs de risque cardio-vasculaire (HTA, dyslipidémie, obésité, sédentarité, tabagisme et consommation d'alcool...)
  • A l'éducation du patient au traitement, à l'hygiène de vie, à la maladie,
  • A l'orientation et le suivi du patient dans son parcours de santé.

Il peut également y avoir, pour  les patients les plus âgés, un volet gériatrique avec un dépistage des fragilités, la caractérisation des syndromes gériatriques prévalents, la prévention de la dénutrition, des chutes, des troubles mnésiques ...

A ce volet clinique s'ajoute un volet de coordination du parcours de santé du patient  en lien avec les médecins généralistes et spécialistes, les PS paramédicaux. Enfin, les IPA ont des missions de formations et de recherche en sciences infirmières.